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Entrevue avec Charlotte Petit

  • 20 juin
  • 3 min de lecture

Au baz’Art, nous sommes déterminés à continuer d’encourager les artistes promouvant la réutilisation, communément appelée upcycling. Cette pratique consiste à redonner vie à des matériaux ou items endommagés et dont personne ne s’est servi depuis longtemps pour les transformer en quelque chose d’unique, nouveau et utilitaire. Nous avons aussi comme mission d’inclure plusieurs artistes de différents niveaux d'expériences, divers milieux artistiques et d’uniques personnalités! 

Photo de Charlotte Petit par @petiteimaginaire sur Instagram.

« Mon nom d’artiste, c’est Lotine, c’est devenu ça au travers des années, je sais même pas pourquoi! J’ai 22 ans et ça fait maintenant 6 ans que j’habite à Québec, dans le quartier St-Roch. C’est sûr que ça change de la région, mais mon quartier je l’aime, j’ai juste changé de rue et je compte pas le quitter »,  explique Charlotte. 


Depuis de nombreuses années, Charlotte se promène dans les rues de Québec, pour ramasser des matériaux pour ses créations. Elle n'a étonnamment aucune formation scolaire en arts visuels et est plutôt autodidacte, comme certains autres de nos artistes, mais avoir grandi entourée d’âmes artistiques l’a aidée : « Ma mère est formée comme historienne de l’art, donc par défaut j’ai toujours eu derrière l’oreille ce blabla artistique super technique, c’est devenu comme une seconde nature pour moi. Quand j’étais jeune, elle travaillait au Musée National des Beaux-Arts, alors j’y suis allée plein de fois gratuitement. Elle a aussi eu une garderie centrée sur l’art plastique, où j’ai été initiée à faire des projets d’art avec ce qu’on avait sous la main, puisqu’un groupe de 6 enfants à gérer, ça en prend du matériel! C’est là où j’ai commencé à aimer le bricolage et à trouver des matériaux récupérables. », se rappelle Charlotte. 


«Je suis autodidacte, c’est sûr que c’est beaucoup plus dur de devoir s’encadrer soi-même pour certains trucs, mais l’absence de contraintes et pouvoir toucher à tout de ma manière et en mon temps, c’est vraiment ça qui m’a aidée à garder mon amour de l’art en vie.» 


Étant impliquée dans le monde de la mode seconde-main, Charlotte exprime son mécontentement sur certains enjeux environnementaux par ses créations à partir de matériaux recyclés. Elle transforme donc ce que l'œil normal considère comme un déchet en produit d’utilité et de durabilité supérieure tels que des bijoux, sacs, vêtements et accessoires uniques faits à la main avec attention ici, à Québec.


« Honnêtement, pour moi l’art c’est une nécessité, c’est sûr qu’on a pas tout le temps le budget, mais toujours le besoin de créer. Fallait que je trouve des solutions pis, dans ton recyclage y’a toujours quelque chose. Quand ça arrive, le ramassage, la récupération, c’est ton meilleur ami, tu serais étonnée de ce que j’ai trouvé dans les poubelles; une boîte de pastels, de la peinture, des toiles et bien sûr, mes goupilles!» 


Charlotte se concentre sur ses créations en goupilles récupérées depuis maintenant un bon moment. 


« La première fois que j’ai fait ça, c’est que je voyais toujours des projets de mode faits avec des goupilles sur instagram et j’ai décidé de m’en inspirer pour me faire un accessoire; un collier. Le but c’était même pas de le vendre, mais de m’amuser avec un nouveau matériau. Je suis allée à la job avec celui-ci au cou et mes collègues en voulaient tous un et m’ont dit d’en faire plus. Je vendais déjà de mon art sur mon site web, mais les goupilles c’est un matériel qui m’a vraiment charmée, donc j'ai décidé de concentrer mon attention sur mes créations de goupilles. »


«J’en fais encore, mais avant j’étais beaucoup plus spécialisée en crochet. J’allais acheter des gros sacs de pelotes de laine à la friperie ou sur marketplace et je faisais juste ça, jusqu’à la dernière maille. Maintenant c’est surtout mes bijoux et un mélange d'autres techniques que j’aime, comme le collage. Je vois un beau bout de carton ou de magazine, je m'excuse, mais c’est impossible pour moi de le jeter! En plus, en faisant ça je vis un peu mon fantasme de pirate. Je me promène partout pour trouver des petits trésors cachés et, rendue chez moi, je vide le tout sur mon lit et je trie mes trouvailles de la journée, j’aime vraiment ça.»


Les produits de Lotine sont en vente dans notre boutique depuis le tout début du projet, le 1er avril 2025. Nous avons aussi quelques unes de ses créations de crochet et de ses patchs uniques. 


« J’ai un site web depuis assez longtemps, j’ai aussi été vendue à La Boîte à Lune sur Charest, mais ils sont rendus avec une nouvelle rotation d’artistes, alors pour l’instant je reste au baz’Art et sur les réseaux sociaux, mais c’est certain que je suis partante et emballée à l’idée de futurs projets, les gens peuvent toujours m’en proposer, si j’adhère à leur vision, je le fais! » s'exclame Charlotte.

Bijoux de goupilles par Charlotte Petit.
Bijoux de goupilles par Charlotte Petit.

Entrevue par Alice Picher-Peyrouse, propriétaire du baz'Art.


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